le "speed dating de l'emploi", Les adeptes sont formels: ça marche.

Publié le par BERLINGUÉ

ENQUETE

SPEED NETWORKING
SEDUIRE LES RECRUTEURS
EN 6 MINUTES CHRONO

C'est le "speed dating de l'emploi". Son principe est simple: rencontrer un maximum de recruteurs en un minimum de temps. Et, Si possible, repartir avec des propositions. Les adeptes sont formels: ça marche.



Six minutes pour convaincre! Comme leurs homologues du "speed dating", les candidats au "speed networking" n'ont pas une seconde de plus pour séduire leurs vis-à-vis, des chasseurs de têtes. A chaque coup de gong, le jeu de la séduction s'arrête pour recommencer à la table suivante avec un autre consultant en recrutement. L'idées est évidemment de trouver l'âme soeur... professionnelle: celle susceptible de redonner un élan à une carrière.
En moyenne, les candidats des cadres au chômage - repartent avec trois ou quatre rendez-vous en poche. Certains sont plus fructueux que d'autres. Pour Laurence Guilmet-Delaval, tout est allé très vite. Un mois après son entrée au sein du réseau Daubigny (octobre 2003), elle participe à un "speed", rencontre douze chasseurs de têtes, décroche six entretiens et se voit proposer trois jobs. Le 18 décembre, elle signe son contrat d'embauche et débute dans ses nouvelles fonctions le 9 janvier dernier.
Cette réussite fulgurante n'est évidemment pas le lot de tous les participants. Au bout de trois sessions, Jean François Deschamps n'a décroché qu'un entretien, mais il estime n'avoir pas perdu son temps: "Le contact physique marque toujours plus que l'envoi d'un CV. Et puis, je me suis fait connaître de grands cabinets de chasse en un temps record: deux heures, en comptant les temps de pause!" Coté recruteurs, les avantages sont aussi marqués. François-Emmanuel Gaignard, consultant chez MF Partners, voit dans le speed une méthode efficace, non seulement pour pourvoir des postes, mais aussi pour tisser un relationnel de haut niveau, au-delà des échanges habituels. A la suite d'une session,j'ai reçu le fils de l'un des participants", raconte-t-il. Un candidat potentiel de plus sur ses tablettes.
Ouverture d'esprit. Le choix d'un terrain neutre, généralement un salon d'un grand h6tel parisien, favorise l'ouverture d'esprit des deux parties. "Les candidats se livrent davantage, ils osent nous dire quel serait vraiment pour eux le poste idéal", note Florence Clapin, du cabinet Dianes. Chez Hudson, Jean-Pierre Bille observe pour sa part que dans ce type de rencontres, au lieu de se comporter strictement en recruteur et de chercher à déstabiliser les candidats par des questions pièges, il a tendance à jouer les "conseillers" et les aide à améliorer leur présentation. Les chasseurs profitent aussi de l'occasion pour s'informer sur les entreprises, et sur l'économie en général. "C'est tout aussi utile que d'écouter la radio le matin", affirme Bernard Glaser, directeur général d'Hudson France.
Les adeptes du speed networking se multiplient en France. A Nantes, l'association Market Cadres a récemment organisé sa deuxième session d'entretiens flash de sept minutes réunissant cadres et jeunes diplômés en disponibilité. Jeanne Zitoun, dirigeante d'Atlantic Conseil, un cabinet RH, en garde un excellent souvenir. Venue au départ à la recherche de commerciaux pour des clients, elle a déniché pour son propre cabinet une consultante formatrice!
La cinquantaine de membres du groupe Essec+ pour leur part (tous des anciens de l`école) mobilisent leurs carnets d'adresses pour attirer les chasseurs de têtes parisiens à des speed baptisé Essec +. Depuis novembre dernier, les anciens de l'Essec en recherche d'emploi se réunissent toutes les deux à trois semaines. Les résultats ne se sont pas fait attendre : deux membres du groupe avec un profil de DAF se sont retrouvés en short liste à la suite d'une proposition d'un chasseur assistant à ces rencontres. Au final, l'un a obtenu le poste, l'autre continue d'être actif au sein d'Essec +. "L'objectif de tous étant évidemment d'y rester le moins longtemps possible", précise Claude Le Vu, responsable d'Essec+.
On réseaute utile. A Sciences Po, 50 anciens se réunissent de façon informelle tous les deuxièmes mercredis du mois pour ce qu'ils appellent des "happy hours". Le principe est simple: un seau à champagne contient les cartes de visite de toutes les personnes présentes, cinq sont tirées au sort. Elles disposent alors de trois minutes chrono pour motiver leur présence. "Certains sont là pour trouver un job, d'autres des clients, d'autres des informations sur un marché précis, explique xavier Monmarché, l'un des co-organisateurs de ces happy hours où l'on reste debout par souci d'efficacité. C'est un bon complément des rencontres plus classiques souvent rythmées par des conférences formelles." Interfrench, à l'origine, rassemblait les expatriés français de la Silicon Valley. Ce réseau de speed networking opère désormais en France, sous l'impulsion de Pierre-Jean Charra, lui même un "ancien" de la Valley. Lors de soirées, pas de blabla: on réseaute utile, à l'américaine. Chaque participant inscrit dans un cercle de six à sept personnes dispose d'une minute pour se présenter. Une fois le tour du groupe terminé et les cartes de visite échangées, chaque membre rejoint un autre groupe et c'est reparti pour un tour. A l'issue d'une de ces soirées payantes (20 Euros par personne), Michèle Martint, dirigeante de l'agence Galaxie, a été recontactée par une agence d 'événementiel qui souhaite lui déléguer la gestion des relations presse d'une compagnie de théâtre. L'affaire, confie-t-elle, pourrait se conclure bientôt. Dans "speed networking", il y a "speed"...

Sylvie Laidet

n°1532 - 1er avril 2004 courrier cadres 29
http://perso.wanadoo.fr/jmlrlmj/connexio/presse/courriercadres.htm

Publié dans Atelier Networking

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article